Journal 1996-2000 Nicolas Lehoux

Extrait de Journal 1996-2000, Long et méthodique dérèglement de mes sens

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Nous sommes vendredi, le délestage officiel a eu lieu lundi et encore, lorsque je pense à Amélie, je ressens un pincement au cœur, une douleur envahit mon être en entier comme le froid qui glace le corps.

Drôle de sensation, je me suis laissé prendre au jeu de l’amour et pour la première fois depuis longtemps je souffre de ne plus avoir l’amour d’une femme. Je désire ardemment lui crier mon amour. Est-ce là une bonne solution ? N’est-ce pas ce que le commun des mortels ferait ? Ce sentiment d’asphyxie est si intense, il hante mes pensées, m’empêchant par moment d’être heureux. Je souffre de n’avoir qu’un amour, de ne pouvoir me rabattre sur une autre aussi rapidement que je le désire. La valve est ouverte, je dois agir avant qu’elle ne se referme. Je pressens le retour d’Amélie, mais n’en ai aucune certitude. Quelle est la taille de mon concurrent?

Je ne veux que ce qui me revient de droit. Lettre d’amour anonyme, détresse physique, émoi totale. Seul quelque chose d’original me la fera revenir. Les profondeurs de mon être sont dures à voir. Elle n’a pas su voir l’immensité de mon amour pour elle, je n’ai pas su lui montrer. Attendre est parfois un bon moyen d’endiguer le flot d’évènements, les torrents qui irriguent ma vie présentement.

J’ai péché par orgueil. J’ai mal compris la femme que j’aime et elle s’en est allée. Elle m’avait prévenu de mon manque de romantisme, pourtant je me sens l’homme le plus romantique du monde. Est-ce qu’un amour aussi immense que le mien n’est pas assez romantique? N’est-ce pas ça la romance? N’est-ce pas ça la passion totale? Véritable bombe nucléaire qui par sa force détruit tout autour d’elle.

Je crois mon cœur encore capable de s’enflammer plus pour une dame. Je ne renoncerai pas à l’amour. Elle m’illumine, rend ma vie colorée. J’aime en démesure comme un comédien de théâtre qui amplifie ses mouvements, conscient qu’il y a des spectateurs dans le fond de la salle.

Je suis moi-même le premier surpris de la douleur qui j’éprouve. Je n’aime pas me battre, j’aime l’acquis. Et bien voilà! Je vais sortir les armes. Je dois la séduire de nouveau, lui faire encore tourner la tête comme au premier jour, ou au deuxième alors que sa passion était à son zénith. On s’est mal connu Amélie. De toi je n’ai connu que quelques facettes. Comment puis-je en connaître d’autres?

Cette lettre t’ouvre la porte de mon monde imaginaire. Ce monde où aucune parole n’est nécessaire. Dans cet univers surréel on bascule tour à tour de la réalité à la fantaisie. Je n’ai pas eu accès au tien moi non plus. Quelle est la clé qui m’ouvrira ton cœur? Quelle est la réalité qui te fera comprendre l’étendu de mon amour? Son abstraction?

Parfois je me dis qu’il serait facile de trouver une autre femme et de recommencer à zéro? Mais j’y repense et me conforme à l’idée que l’amour ce construit au fil des évènements, il s’installe, cheval fougueux, et une fois présent il nous fait vibrer.

Au carrefour des chemins je suis devant la vie, choisissant mon futur.

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Extrait de Journal 1996-2000, Long et méthodique dérèglement de mes sens

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