Extrait de Journal 1996-2000, Long et méthodique dérèglement de mes sens
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La conscience de moi-même m’est revenue en plein visage. Mes rêves de grandeur, le succès, être une star. J’ai pris à la bibli un livre sur les Spice Girls que j’ai dévoré en moins d’une heure. Je crois qu’il y a beaucoup à apprendre de ces cinq femmes qui ont osées et n’ont pas eues froid aux yeux. L’audace voilà un gage de réussite. J’ai aussi pris un livre sur les Rolling Stones, un autre exemple de notoriété, et qui dure en plus. C’est proprement fascinant de découvrir le vrai visage des artistes derrière les préjugés et les présupposés que l’on s’en faits. Encore là je remarque des points communs avec d’autres stars: l’audace, le travail ardu (très ardu), la présence. J’en suis à l’étape du travail ardu, bûchage extrême.
J’attends encore l’appel de Richard pour me lancer définitivement à la conquête d’un emploi.
Je suis aussi en train de lire le Le mythe de Sisyphe de Camus. Cela va sûrement m’aider à comprendre le nihilisme d’Antoine.
Cette semaine j’ai cassé le rythme que j’avais développé depuis le début de l’été. Discipline, levé à 7h, travail personnel.
J’aimerais encore avoir une fille à cajoler mais cet intermède me permet de me retrouver. Il y a l’amour et il y a la carrière. Lire des biographies a toujours un bon effet sur mon moral.
En fait je n’ai foutument rien à dire en ce moment. Je me sens vide. Je suis en attente d’un évènement quelconque, de n’importe quoi, surtout une femme. En ce moment la vie n’a pas de sens, absurde comme dirait Camus, débâcle ostensoir, méprise erroné, pourboire oublié. À long terme, je sais que ma vie va brasser, mais présentement elle stagne. Je ne sais pas où rencontrer des gens intéressants. Il y a peut-être des associations ou des groupes auxquels je peux me joindre pour rencontrer des gens.
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Extrait de Journal 1996-2000, Long et méthodique dérèglement de mes sens