En ce dimanche 9 avril 2017 – Jour 22 de mon jeûne – Je partage avec vous mes impressions à propos de ma 3ième semaine de jeûne.
Physiquement
Au niveau physique la semaine 3 fut la plus facile. Mon corps semble avoir expulsé la majorité des toxines. Les symptômes les plus dérangeants comme la langue blanche et pâteuse, la mauvaise haleine et le mauvais goût dans la bouche ont pratiquement disparu pour de grandes périodes. Mon énergie est bonne et douce, sauf pour certain moment de fatigues vers la fin de la journée. Il me suffit alors d’aller faire une sieste pour retrouver mon énergie.
Bref, physiquement ce fut un grand plaisir, à ma grande surprise. Sans compter que mon poids est descendu à 132 livres, ce qui est très satisfaisant. (Mon poids original avant le jeûne était 155 livres)
Mentalement
Par contre au niveau psychologique… là a résidé le vrai défi. J’ai dû affronter quelques moments très difficiles avec patience et courage alors que je perdais le contrôle de mes pensées. Je me suis perdu à plusieurs reprises dans des boucles obsessionnelles concernant la nourriture. J’imaginais ce que j’allais manger à la fin de mon jeûne, repassant de multiples scénarios au point d’oublier le reste du monde. Ce ne fut toutefois pas du temps perdu car j’ai étudié intensivement la nutrition, notamment les sujets de l’alimentation crue et les surperaliments (superfood).
J’ai compris le sens profond de l’expression «nourriture de réconfort» (confort food). Je constate à quel point manger est lié aux émotions. L’expression «manger ses émotions» est littérale, je dois en convenir. Joie, colère, ennuie, irritation ; il est facile de les faire dévier en mangeant. Cela déplace l’impulsion et la transmute. Ne pouvant pas manger, j’ai dû faire face à ces émotions qui montaient en moi, les observer ainsi à froid sans agir sur elle fut difficile mais très enrichissant. Je réalise à quel point cela est une habitude de manger sans examiner ce qui se cache en dessous de cette action. Pourtant je ne suis pas très émotionnel. Par moment, je me suis senti misérable, puni, brisé mais j’ai réussi à chaque fois à retrouver mon équilibre et à passer à travers sans faillir.
Ça me semble à présent un des aspect les plus important de cette expérience : reprendre la maitrise de mon mental. Ne pas me laisser manipuler par mes émotions et mes vieilles habitudes est un défi de taille. Le jeûne me donne un espace privilégié pour me reprogrammer en profondeur et j’en profite au maximum. Le but de l’expérience est de me reprogrammer efficacement pour être en santé et harmonieux dans les prochaines années tout autant que pour le reste de ma vie. Puisque je veux bien vivre jusqu’à 105 ans il me faut être en santé et savoir comment la conserver. Cela commencer par mon alimentation.
Je réfléchi beaucoup à ma manière de manger, à ce que je mange et comment je pourrais optimiser mon alimentation. Je commence à considérer d’ajouter plus de nourriture crue dans ma diète courante. J’étudie aussi les superaliments (superfood), ceux qui sont le plus chargés énergétiquement, et cherche comment les intégrer intelligemment à mon alimentation. Je vous reviendrai à ce sujet quand mes idées se seront cristalisées à ce propos.
Spirituel
Le jeûne est une expérience des plus spirituelle. Ce n’est pas pour rien que plusieurs grands maîtres à travers l’histoire ont fait des jeûnes longs. D’ailleurs, fait intéressant, depuis le début de mon jeûne tous mes chakras en bas de la gorge sont au neutre. Seuls les chakras du troisième œil et de la couronne sont en fonction.
Mon impression est que mon corps physique est sur l’autopilote en ce moment. Il sait ce qu’il doit faire et comment le faire bien. Je lui fais donc confiance et je me concentre sur ma spiritualité et mon intellect. Cela libère ma pensée et déploie mon esprit. C’est une sensation exaltante et lumineuse que je savoure à son maximum en ce moment. Je me donne de grandes plages de temps pour ne rien faire ou lire. Ça me fait le plus grand bien. Je grandi à vue d’œil.
Je sens une grande connexion avec mon être. Je me sens plus en harmonie que jamais, plus propre, plus joyeux d’être ce que je suis. J’ai la conviction que mon jeûne me ramène radicalement vers ce que je me suis donné à être. Je me sens connecté avec ma compagne et quelques amis proches mais pour le reste du monde c’est plutôt l’inverse. Je me dis que le monde peut bien tourner sans moi, qu’il n’a pas besoin de moi. Je sais qu’il vaut mieux pour moi de me bien me centrer afin de mieux m’ouvrir à la fin du jeûne.
Lectures
Je me suis donné beaucoup de temps pour lire depuis le début de mon jeûne. Il serait trop long de vous entretenir de toutes mes lectures, je vais donc vous présenter ici celles qui m’ont le plus marqué et qui ont un lien avec mon jeûne.
Tools of Titans, The Tactics, Routines, and Habits of Billionaires, Icons, and World-Class Performers, Timothy Ferriss
Dans ce livre très riche en témoignages de millionnaires, d’athlètes, d’écrivains, d’artistes, d’hommes d’affaires d’élite j’ai pu trouvé des suggestions très pertinentes à propos du jeûne. Notamment à propos de jeûnes de 3 ou 7 jours. Cela m’a intrigué et m’a amener à faire des recherches plus poussées qui m’ont fait comprendre les bénéfices des jeûnes plus long (30-40 jours).
Les rêveries d’un promeneur solitaire, Jean-Jacques Rousseau
Le dernier livre écrit par Rousseau, très touchant et qui résonne avec ma période de jeûne. Il y exprime une grande solitude qui émane de la douleur d’avoir été mal compris, persécuté, maltraité injustement par ses contemporains. Son dégoût pour ses derniers y est palpable et ce qu’il désire le plus est d’être laissé à lui-même. Pourtant Rousseau aime profondément l’être humaine, cela transparait dans son œuvre. C’est l’histoire qui se répète, plusieurs grands génies se retrouvent dans une situation similaire d’isolement malgré leur contribution à l’humanité. Et moi-même par moment je ressens aussi ce dégoût pour mes contemporains qui semblent bien incapables d’apprécier la sagesse et de l’appliquer dans leur vie. Communier ainsi avec Rousseau m’a beaucoup aidé en cette période de grande solitude.
La mafia médicale: Comment s’en sortir et retrouver santé et prospérité, Ghislaine Lanctôt
Livre percutant et d’une honnêteté qui fait du bien. Ghislaine y fait le procès du système de santé qu’elle préfère appeler le système de maladie. Ayant pratiqué la médecine en France, au Québec et au Etats-Unis elle a une bonne vue d’ensemble du système corrompu qui préfère de loin nous voir malade pour mieux nous manipuler et nous extorquer que de nous aider à être en santé. Elle y démontre comment cette mafia médicale s’est peu à peu immiscée entre nous et les médecins, comment elle persécute les praticiens de la médecine naturelle afin de nous faire oublier les connaissances ancestrales qui feraient en sorte que le patient puisse reprendre le contrôle de sa santé. Elle procède ensuite à nous aider à devenir notre auto-guérisseur et comment créer un vrai système de santé. C’est un livre inspirant et revigorant, rempli d’exemples simples, de conseils concrets, de petites histoires qui illustrent ses idées. C’est une belle réflexion sur la santé qui arrive à point dans mon processus de jeûne.
Critique de la raison pure, Emmanuel Kant
Ouvrage très difficile à comprendre et intégrer. J’ai enfin trouvé le courage de lire (d’aborder!) ce géant de la philosophie. Comme quoi mon jeûne me donne une énergie intellectuelle incroyable.
L’art de vivre, les stoïciens et Épicure, André Carrier
Le stoïcisme est très approprié pour cette période de privation que je vis en ce moment. J’avais déjà abordé le sujet et c’est tout naturellement que j’y suis revenu pour y trouver des clés pour m’aider à passer à travers cette épreuve. Voici quelques citations qui font écho à mes pensées :
Seul celui qui peut se passer de la richesse est digne d’en jouir.
– Épicure
Ôtez au sage les richesses, tous ses vrais biens lui resteront ; car il vit satisfait du présent, tranquille sur l’avenir.
– Sénèque
S’il appartient aux dieux de n’avoir besoin de rien, il appartient aux gens semblables aux dieux d’avoir des besoins limités.
– Dioègene