J’ai commencé à m’intéresser aux psychédéliques dès mon adolescence. Ce désir de modifier ma conscience s’est développé vers l’âge de 16 ans, probablement grâce à ma première copine qui en avait déjà consommé et en parlait parfois.

À ce moment l’expérience m’était inaccessible et je ne connaissais personne qui aurait pu m’en vendre. Je crois que le premier livre qui attira mon attention sur ce sujet est LSD mon enfant terrible d’Albert Hofmann. À partir de ce moment, j’étais bien décidé à essayer le LSD mais je ne savais toujours pas vers qui me tourner pour en trouver. J’étais un jeune bédéiste introverti, j’avais peu d’amis et aucun d’eux n’avaient encore essayé les drogues. Mais à force d’y être attentif je finis par apprendre qu’un autre élève de ma classe allait en prendre au Carnaval de Québec. Je lui demandai si je pouvais le suivre et en acheter au même moment que lui, car j’étais prêt à tout pour enfin étancher ma soif et mettre sous ma langue ce doux élixir de conscience. Je le suivis donc, à l’affût de ce moment tant attendu où j’allais enfin acheter le LSD. Ce moment vint, mais la dose était si petite que je ne sentis presque rien. Ce n’est que tard dans la nuit en revenant à pied chez moi que la neige commença à prendre des tonalités différentes et que je ressentis une étrange légèreté… mais sans plus. Je dus être attentif afin de sentir un changement à peine perceptible dans mes perceptions. À vrai dire ma première expérience me laissa sur ma faim. Je me promis donc de réessayer dès que j’en aurais la possibilité.

À l’époque, dans la banlieue tranquille où je demeurais, on pouvait acheter de minuscules pilules qui devaient contenir 75 mg de LSD. Je ne connaissais presque rien aux psychédéliques, je n’aurais jamais pensé en prendre plus que deux à la fois. J’avançais à tâtons, guidé par mon intuition et ma curiosité. Mes expériences suivantes furent ensuite mieux structurées, elles avaient généralement lieu dans ma chambre avec mon meilleur ami. J’avais peint ma chambre en bleu ciel en l’honneur de la couleur de ces pilules. Je me rappelle avec nostalgie ces moments de communion où nous réécoutions nos musiques préférées, les percevant sous un jour totalement nouveau. J’avais enfin le sentiment de comprendre des groupes tels que Pink Floyd, The Doors, etc.

À cette époque nous nous contentions d’une cérémonie par mois, ce qui me donnait le temps d’accumuler plusieurs livres d’art, de choisir les musiques que je voulais écouter, de préparer la cérémonie afin que tout soit confortable et que nous n’ayons pas à sortir de ma chambre ni à parler à mes parents – qui ne se doutaient de rien. Nous nous étions confectionnés des lunettes 3D en inversant les verres d’une paire de lunettes de soleil rouge et d’une bleue que nous portions dans les raves ou pour regarder des images. Nous allions parfois dehors, courant autour de la maison pour augmenter notre flux sanguin afin d’augmenter l’intensité de notre expérience. Une fois nous plongeâmes dans la piscine. Quelle expérience océanique ! Nous étions téméraires mais notre sécurité n’était jamais compromise, j’étais déjà responsable et mes révélations étaient plutôt intellectuelles et artistiques. Adolescent heureux et passionné de bandes dessinées, je ne pris pas ces substances pour fuir mes problèmes car je n’en avais pas. Innocent, curieux et ouvert, je pressentais déjà qu’il existait des niveaux de réalité plus subtils et fantastiques que celui où nous vivons notre réalité quotidienne.

Alors que j’habitais encore chez mes parents, j’expérimentai de petites doses à de multiples reprises. Réservé et timide, j’étais peu intéressé aux gangs, je préférais de loin ma table à dessin. Je ne fus donc pas invité dans les partys où les jeunes consommaient drogues de toutes sortes et alcool en grande quantité. Mon tempérament solitaire et ma vocation précoce m’empêchèrent de tomber dans l’abus ou de faire de mauvaises expériences. Je ne connaissais personne qui aurait pu m’initier à l’aspect spirituel ou chamanique de l’expérience psychédélique et m’y faire pénétrer plus profondément. Je n’avais alors aucune idée de ce que j’allais découvrir à 28 ans lors de ma première expérience mystique.

Je déménageai à Montréal à 24 ans. Les dealers de la métropole ne m’inspirant pas confiance, je consommai peu de psychédéliques jusqu’à l’âge de 27 ans. Je me mis par contre à lire compulsivement, car à 25 ans j’eus une révélation : j’étais inculte. Je me félicitai d’avoir développé mon oeuvre, sinon je me serais retrouvé dans le vide, inculte dans une société d’incultes. Grâce aux conseils précieux de ma compagne de l’époque – une femme très cultivée, Dieu merci ! – je relevai mes manches et décidai de me cultiver. N’ayant pas d’emploi, j’avais tout mon temps et me consacrai donc à cette tâche que je sentais nécessaire pour être un bon artiste et surtout un être complet. Je commençai par la littérature, puis la philosophie, puis la psychologie, l’histoire, la musique, etc. J’aboutis inévitablement vers les psychédéliques qui allaient par l’expérience me permettre d’intégrer et de vérifier toutes ces connaissances.

Mémoires Acides de Timothy Leary et L’herbe du diable et la petite fumée de Carlos Castaneda mirent le feu aux poudres. À partir de ce moment je n’eus plus qu’un désir : prendre du LSD-25. De fil en aiguille, je fini par en trouver – où c’est lui qui me trouva – car dans ce genre de situation les synchronicités jouent un rôle fondamental. C’est donc comme une cocotte-minute sous pression que je pris, à 28 ans, l’archétypal LSD sur le mont Royal par une belle journée ensoleillée. Eurêka ! J’y étais enfin ! L’expérience était semblable à celles décrites dans les livres que j’avais dévoré avec passion. Je pris l’équivalent de 100 mg, l’expérience fut donc surtout visuelle et sensitive. Étant alors dans un lieu public je ne fus pas entraîné dans mes mondes intérieurs et je vécus plutôt une expérience de communion avec Leary, la vie et la nature. Les couleurs étaient magnifiques, les plantes semblaient faites de velour satiné. J’étais heureux et satisfait.

La boutique Psychonaut venait d’ouvrir à Montréal, on pouvait y acheter des psychédéliques légaux. À l’époque, l’ethnobotanique m’était encore un domaine inconnu. J’achetai ainsi, honnêtement et légalement, des psychédéliques. On prit en compte ma sécurité et mon bien-être en me les vendant. J’avais auparavant déjà fumé à 3 reprises Salvia Divinorum, la sauge divine, un puissant psychédélique en vente libre dans plusieurs boutiques de Montréal, mais la Salvia ne me laissa pas une bonne impression. C’est donc au Psychonaut que je me procurai avec exultation des morceaux séchés du cactus San Pedro, aussi appelé Peruvian Torch. Il me fallut quelques essais avant de trouver la bonne dose et le moyen de manger ce cactus au goût infect. Je le fis d’abord bouillir et en bus le thé vert gluant que je réussis à en tirer. Ce cactus a la saveur la plus répugnante qui me fut donné de goûter dans ma vie ; encore aujourd’hui, lorsque j’y pense, il me vient des frissons. Je raffinai ensuite ma technique, j’appris à moudre le cactus en fine poudre et à y ajouter un peu d’eau pour en faire des petites boulettes gluantes que j’arrivais à avaler sans y goûter en les faisant glisser dans ma gorge avec un peu d’eau. Mon désir d’expérimenter fut cependant plus fort que ma répugnance. Au prix d’une volonté surhumaine j’avalai cette substance dégoûtante et résistai courageusement à la nausée puissante de la première heure. J’étais loin de me douter que cela allait me permettre d’atteindre l’extase la plus sublime dont il me fut donné de faire l’expérience. C’est un des moments les plus importants de ma vie, car, grâce à 40 grammes de San Pedro séché, je m’éveillai à l’esprit. À cet instant, Maître Psychédélique se rappela à la vie.

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