Le rêve lucide est un état plus clair et conscient que l’expérience psychédélique. J’y suis plus détendu et ouvert.

Mais ce phénomène se déclencha comme un effet secondaire. Je n’avais jamais fait autant de rêves lucides auparavant. C’est alors que je commençai à me documenter sur le sujet et découvris rapidement des techniques pour favoriser le rêve lucide. J’arrêtai mes expérimentations psychédéliques après quatre mois afin de me concentrer sur les rêves qui m’étaient soudain devenus plus clairs, plus présents. Je compris alors à quel point les rêves sont psychédéliques, c’est-à-dire qu’ils rendent visible la psyché. Voilà un exemple concret du pouvoir de révélation des psychédéliques.

Je traversai à cette époque une période fertile en rêves lucides. Je mis en pratique des techniques comme celles qu’enseignent Stephen Laberge, psychophysiologiste américain et chef de file dans l’étude scientifique du rêve lucide. Ce dernier commença la recherche sur le rêve lucide lors de son doctorat en psychophysiologie à l’Université Stanford, en 1980. Il développa des techniques afin de permettre à lui-même comme à d’autres chercheurs d’induire des rêves lucides. Ces techniques me laissèrent toutefois sur ma faim, car j’arrivais sans peine à provoquer des rêves lucides mais sans arriver à comprendre la finalité de telles expériences. En d’autres mots, il ne répondait pas à mes questions : à quoi cela sert-il de faire des rêves lucides ? Comment faire le lien entre ces expériences et ma vie de tous les jours ?

Je m’aperçus alors que je perdais une partie de ma vie, et ce, même si je notais déjà tous mes rêves, car je ne savais pas quoi en faire. Je lus donc avec attention l’oeuvre de C.G. Jung. J’appris dès lors à interpréter certains symboles sans toutefois arriver vraiment à m’en servir activement et à en comprendre le message. Malgré tout, cette nouvelle perception de la réalité m’inspira à réduire la fréquence de mes expériences psychédéliques pour me concentrer sur mes rêves. Le livre Being-In-Dreaming  de Florinda Donner m’éclaira beaucoup à ce sujet. En effet, elle ne reçoit pas l’initiation avec les psychédéliques comme Castaneda, mais plutôt avec l’aide des sorcières rêveuses qui l’entraînent dans une aventure où elles lui montrent à quel point la limite entre le monde des rêves et celui de veille est floue et presque inexistante. Elle développe ainsi ses pouvoirs sans l’aide des psychédéliques. Cela eut un impact puissant sur mes idées à propos des psychédéliques, puisque je réalisai alors que leur utilisation m’avait fait prendre conscience de l’importance des rêves comme espace d’apparition privilégié, nettement plus pur et détendu que l’expérience psychédélique, plus vrai que l’état de veille. J’arrêtai alors de regarder le doigt qui pointe vers le soleil pour me concentrer sur le soleil.

À cette époque je trouvai La créativité onirique (Creative Dreaming) de Patricia L. Garfield sur les étagères poussiéreuses d’une friperie. Cet ouvrage m’apprit à utiliser les rêves pour améliorer ma vie quotidienne et à en éliminer plusieurs obstacles. J’appris entre autres que les Senoïs sont des rêveurs d’une grande sagesse, puisque ce sont des chasseurs et cueilleurs indigènes de la Malaisie reconnus pour faire une utilisation extensive du rêve lucide visant à assurer leur bonheur et leur santé mentale. Rêveur n’a pas pour eux le sens péjoratif utilisé par les Occidentaux. Au contraire ce mot exprime la capacité à interagir avec les rêves, à savoir comment s’y comporter, à les partager avec la tribu, bref à les utiliser pour le bien de la communauté. Suite à la réunion quotidienne ayant pour objectif l’échange et le partage des rêves de la nuit précédente, le conseil des sages de la tribu prend ses décisions basées sur les messages et significations qu’ils contiennent pour orienter les activités de la journée. Chez eux, le rêveur est conscient de l’importance de ses visions nocturnes et de l’impact bénéfique qu’elles peuvent avoir sur sa vie quotidienne lorsqu’il sait les utiliser. Ainsi l’art de rêver qui se transmet de générations en générations a contribué à faire des Senoïs une communauté pacifique, heureuse et libre. Par exemple, lorsqu’ils rencontrent un ennemi en rêve, leurs traditions leur suggèrent de le tuer et de lui demander un cadeau de pouvoir. J’ai pu en faire l’expérience à quelques reprises et ce fut stupéfiant.

Le livre de Garfield aborde aussi les techniques de rêves des tibétains qui arrivent à méditer consciemment pendant leur sommeil. Cela me mit franchement la puce à l’oreille, je me retournai encore vers l’Orient. J’y trouvai ma réponse dans le livre de Tenzin Wangyal Rinpoché, Yogas tibétains du rêve et du sommeil, où l’auteur y présente une technique de méditation de rêve. J’obtins des résultats foudroyants : j’eus plusieurs expériences de lumière blanche et je compris enfin que les rêves sont une forme de préparation au processus de la mort… et de la vie. Car en rêvant consciemment, j’augmente mes chances de me former un centre de gravité permanent et ainsi de rester volontairement conscient durant le processus de la mort. Car se réveiller le matin en oubliant nos rêves c’est oublier notre nature divine. En somme un individu doit rêver de manière volontairement consciente s’il veut être immortel.

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