Tant que je suis disponible et attentif, l’information est facile à trouver, je la vois en moi. Au point où je n’arrivais plus à trouver les réponses par les moyens que je m’étais donnés, André Moreau vint à ma rencontre et je m’ouvris à lui.
J’allais enfin apprendre à vivre dans l’éveil de façon permanente, je le sentais au plus profond de moi. Je tremblais en lui serrant la main et bafouillais en lui parlant. J’étais arrivé, je le savais. J’étais assez mûr pour rencontrer un vrai professeur. Son enseignement dépasse largement celui que les psychédéliques m’ont donné, mais c’est en passant par eux que je l’ai rencontré. Grâce à mes expériences psychédéliques, il m’est intelligible. Il prétend lui-même avoir fait plus de 200 expériences avec la Chair de Dieu au cours des dix dernières années.
L’expérience en soi doit être considérée avec attention mais ses suites demandent une attention totale car là réside le vrai défi. Lorsque les pouvoirs commencent à se manifester, que les synchronicités se bousculent et qu’on perd pied dans un état folie chaotique harnachée nous permettant de lire les pensées des gens, de voir le futur et de percevoir d’autres formes d’existence, il faut savoir réagir avec sagesse et discernement. Je suis devenu très sensible aux communications télépathiques, mes visions se sont précisées et sont devenues plus vivantes. Le Clair-Voir ainsi que les rêves lucides sont devenus très présents dans ma vie. Sans de bonnes bases philosophiques et les témoignages d’autres psychonautes, j’aurais pu croire que je devenais fou. Tandis que je peux maintenant affirmer, comme Dalí, que la seule différence entre un fou et moi est que je ne suis pas fou.
Tous ceux qui ressentent l’appel devraient plonger sans retenue, se laisser être et trouver la vérité par les enthéogènes. Toute recherche valable comporte en effet une bonne dose d’obsession qu’il ne faut pas confondre avec la dépendance. Je suis allé très loin, j’ai expérimenté intensivement mais je suis toujours resté attentif, à l’écoute, présent à moi-même. L’excès libère, brise la routine de nos programmes mentaux et nous ramène à la vie en la mettant en danger. Mais il y a en nous un système d’alarme pour nous avertir lorsqu’on court un danger. Ce système est très efficace mais il faut y être attentif, car c’est par lui que je sais intuitivement à quel moment je vais trop loin, à quel moment je dois arrêter pour mieux revenir. Une expérience réussie implique cependant le laisser être et la confiance hyperbolique. Je ne suis d’ailleurs jamais seul lorsque je me sens harmonieux ; il me suffit de suivre le rythme de mon être, et si je suis sur le point de sombrer, une main amicale m’est tendue, un conseil m’est donné, une idée jaillit.
Les psychonautes sont des explorateurs, cela implique de savoir jusqu’où aller, d’avoir assez de force pour revenir en santé, de sentir quand ce n’est pas le bon moment et qu’il faut dire non, d’être conscient que l’expérience qu’on s’apprête à faire va nous changer. Il faut être son meilleur ami et dès lors on a des amis partout dans le visible comme dans l’invisible.
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